Quelles sont les bonnes pratiques en télétravail ?

Boosté par la crise des gilets jaunes puis le confinement lié au Covid 19, le travail à domicile, occasionnel ou régulier, est devenu une réalité pour environ 40% des salariés du secteur privé.

Cette tendance devrait se renforcer encore. 84% des télétravailleurs déclarent vouloir continuer à télétravailler après le confinement , selon une étude Comptoir de la nouvelle entreprise, de Malakoff Humanis. Et pour les nouvelles générations, c’est même devenu un critère d’attractivité des entreprises.

La raison de cet engouement ?

Pour les salariés, le télétravail :

• leur permet de mieux gérer leur temps : réduire le temps de trajet, adapter leurs horaires et concilier vie professionnelle et vie privée
• favorise l’autonomie, la concentration et l’efficacité
• contribue à la diminution de la fatigue et du stress
• voire leur permet de réaliser des économies financières

Pour les dirigeants, le télétravail permet :

• d’améliorer la qualité de vie des salariés ( Obergo 2018 – PDF)
• de renforcer responsabilisation et engagement (Enquête ANDRH 2019)
• de faire baisser l’absentéisme
• et d’augmenter la productivité, donc de contribuer à la performance de l’entreprise.

Enfin, d’un point de vue sociétal, le télétravail permet le maintien dans l’emploi des personnes en situation de fragilité et diminue l’empreinte écologique.

Une pratique qui n’est pas sans risques sur la santé au travail

Sans adaptation des salariés et formalisation des conditions de pratique, le télétravail peut entraîner :

• un chevauchement des temps professionnels et personnels
• des risques accrus d’isolement social ou d’hyperconnexion
• et une perte de motivation.

Sur le plan physique, le travail à domicile mal préparé et ininterrompu peut amener :

• une plus grande sédentarité donc moins d’activité physique
• des TMS (troubles musculo-squelettiques) liés à une mauvaise posture ou une mauvaise installation
• une dégradation de la qualité du sommeil
• et des pratiques alimentaires inadaptées, avec à la clé, une prise de poids.

Ces risques ne remettent pas en cause l’intérêt qu’une grande majorité de salariés et d’entreprises accordent au télétravail, selon une étude de l’Agence Nationale pour l’Amélioration des Conditions de Travail (Anact). Mais ils nécessitent de la part des employeurs une vigilance en matière de santé des salariés et une adaptation pour veiller à encadrer les pratiques.

L’obligation des employeurs en matière de télétravail

Le télétravail n’exonère pas les employeurs de leur obligation générale de sécurité et de protection de la santé physique et mentale à l’égard des salariés.

Ainsi, les employeurs doivent veiller à accompagner les salariés pour leur permettre de télétravailler efficacement et en bonne santé.

Cet accompagnement passe par la mise en place d’une organisation et de moyens adaptés, des actions de sensibilisation et de formation, des actions de prévention des risques professionnels.

Les bonnes pratiques du travail à domicile

Face aux risques que peut engendrer ce mode de travail, les salariés doivent adopter un certain nombre de bonnes pratiques.

L’environnement de travail

Les salariés doivent disposer, dans la mesure du possible, d’un espace de travail dédié (au mieux dans une pièce isolée) pour ne pas être dérangés, et aménager leur poste de travail de manière à être bien installés (chaise confortable, hauteur de la table…) et à limiter les risques de troubles musculo-squelettiques.

Il est également important de recommander aux salariés de :

• se fixer des horaires, voire garder le même rythme que celui pratiqué dans l’entreprise
• se déconnecter en dehors de ces horaires, pour préserver les temps de repos et concilier au mieux vie personnelle et vie professionnelle
• s’accorder des pauses régulières (cinq minutes toutes les heures) afin de permettre des phases de repos visuel et d’éviter de maintenir une posture assise trop longtemps
• anticiper et planifier leur charge de travail sur la semaine, en fonction des priorités

L’activité physique

L’activité physique améliore la santé physique, mais aussi la santé mentale et le bien-être général. Elle aide à faire face à l’incertitude et au stress, réduit la fatigue mentale, améliore le sommeil et contribue à prévenir le risque de dépression et d’anxiété.

Le risque, avec le travail à domicile, est de moins se bouger : suppression des déplacements vers le lieu de travail, ou lors de la pause déjeuner. Et une plus grande sédentarité : temps passé sans se bouger.

Pour les adultes, il est recommandé de pratiquer une activité physique dynamique au minimum 30 minutes par jour et de réaliser plusieurs fois par semaine des activités variées.

En parallèle, il est nécessaire de réduire son temps passé en position assise ou allongée et de rompre les périodes prolongées passées en position assise par quelques minutes de marche et d’étirements au minimum toutes les 2 heures (Ministère chargé des Sports).

Il existe aussi de nombreuses possibilités de pratiquer des activités physiques à domicile qui nécessitent peu d’espace ou d’équipements. Et même des activités domestiques comme le jardinage, ou des exercices qui impliquent de soulever des objets ménagers. Les séances d’entraînement en fitness à domicile sont aussi devenues extrêmement populaires.

Exercices cardio-respiratoires, renforcement musculaire, assouplissement : toutes ces formes d’activités physiques quotidiennes peuvent se pratiquer chez soi, quel que soit l’âge, en utilisant le matériel à disposition (une chaise, des bouteilles d’eau remplies).

L’alimentation

A domicile, la sédentarité, la baisse d’activité physique et le grignotage du fait de la proximité avec le réfrigérateur et ses tentations forment un cocktail explosif pour la ligne…

En passant plus de temps à la maison, il est d’autant plus facile de manger plus que de raison. Ainsi, pendant la période de confinement :

• 57% des français ont pris du poids, 2 kilos en moyenne
• et 34% ont pris plus de 2 kg, selon une enquête réalisée par l’IFOP entre le 24 et le 27 avril sur 3045 Français.

Or l’alimentation doit être cohérente avec le niveau de pratique physique : c’est le principe de l’équilibre énergétique.
Les salariés doivent découvrir les bases d’une alimentation saine, équilibrée, en lien avec leur niveau d’activité physique et leur âge.

Le lien social

En situation de télétravail, les échanges informels se font plus rares. Il est donc nécessaire de mettre en place de nouvelles approches de communication. Anis que des séances d’échange régulières et structurées avec l’encadrement et les collègues pour motiver les équipes et éviter de tomber dans la routine.

L’utilisation de tous les outils de communication à distance (mails, tchats, documents partagés, visioconférence, outils de travail collaboratif, agenda partagé) est recommandée, à condition de ne pas en abuser.

Un spécialiste en prévention santé peut vous accompagner.

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