«L’arthrose, c’est normal à un certain âge, il va falloir vivre avec ces douleurs».
Cette idée, bien ancrée dans la tête de nombreux patients, mais également de leurs médecins, repose à la fois sur l’absence de médicaments efficaces sur les causes de l’arthrose et sur le fait qu’il s’agit d’une maladie du vieillissement, apparemment inexorable. Les traitements existants sont pourtant capables, dans la très grande majorité des cas, de gérer la douleur, et même, lorsque le patient est actif dans une prise en charge globale, d’en retarder durablement les conséquences sans avoir recours à la chirurgie.
Si la maladie ne remet pas en question le pronostic vital à court terme, des études récentes semblent indiquer qu’un diagnostic d’arthrose est associé à une mortalité accrue. Le terrain est en fait le même que celui du syndrome métabolique, dans lequel se retrouvent le plus souvent un défaut d’activité physique et une inflammation systémique de bas grade. «Il est indispensable de rechercher les facteurs de comorbidités associées, l’arthrose peut indiquer le début d’un syndrome métabolique, insiste le Pr François Rannou, responsable du service de rééducation à l’Institut de rhumatologie de l’hôpital Cochin à Paris. Dès que le médecin pose un diagnostic d’arthrose, il doit mesurer et corriger quatre indicateurs: hypertension artérielle, cholestérol/triglycérides, diabète et sédentarité.»
Et, de fait, l’épidémiologie dit la même chose: «90 % des cas d’arthrose sont des personnes âgées de plus de 50 ans et/ou obèses», rappelle le Pr Jeremie Sellam, rhumatologue à l’hôpital Saint-Antoine, à Paris. «Et puisqu’on ne sait pas arrêter le vieillissement, il faut au moins éviter d’être en surpoids et surtout obèse ». L’activité physique régulière, même douce comme la marche ou la natation, est donc un élément indispensable de la prise en charge de l’arthrose, car elle agit sur les facteurs qui l’aggravent: obésité, inflammation systémique et manque de tonicité musculaire.
Elle favorise, en outre, l’activité des chondrocytes responsables de l’entretien et du renouvellement du cartilage. L’activité physique reste donc aujourd’hui le seul traitement validé capable de ralentir l’évolution de la maladie!
Article tiré de Mon Capital Santé, solution prévention santé des salariés en blended learning.